Florence aura toujours une saveur unique dans nos mémoires de voyageurs. Jamais nous n’aurons connu un contexte aussi complexe avant le départ, mais jamais nous n’aurons visité une ville dans des conditions aussi favorables une fois sur place. Si notre semaine en Italie aura été stressante dans sa préparation, déstabilisante lorsque nous profitions de lieux, normalement bondés, en l’occurrence ici complètement délaissés, elle nous aura aussi offert des moments uniques, plus authentiques que nous en aurions rêvé.
Jour 1
Alors que nous n’étions que 13 passagers sur les 78 possibles dans l’avion, et que nous allions vivre l’un des vols les plus mouvementés de notre existence, nous avions déjà la tête à ce qui nous attendait une fois posés. Nous avions nos attestations, nos tests Covid négatifs, et cette envie presque intacte de retrouver ce qui nous lie, encore et toujours davantage, le voyage. Une fois posés, et alors que l’aéroport avait des allures de The Walking Dead tellement il était désert, nous avons vite compris que ce voyage ne serait similaire à aucun autre. Pas de navette, service interrompu, pas d’attente aux valises, personne.
C’est en tramway que nous rejoindrons le centre, et c’est à ce moment-là que la vie reprendra un peu son cours, avec les habitants rejoignant notre cabine bien vide jusqu’alors. Depuis le terminus de la ligne, en face de la gare de Santa Maria Novella, nous rejoindrons notre appartement, bien contents de nous séparer de notre valise, nous affichant indéniablement comme des touristes, ce qui n’était pas forcément la meilleure stratégie pour se fondre dans le paysage. Nous aurons encore le temps, malgré notre atterrissage en début d’après-midi, d’en voir beaucoup plus que prévu, même si nous nous garderons certains monuments incontournables pour les jours suivants.


C’est à la basilique Santa Maria Novella que nous serons pour la première fois confrontés à l’absence quasi-totale de visiteurs et tout ce qu’elle apporte avec elle d’espace et de qualité de visite. Le bâtiment est à lui seul le parfait exemple de ce que Florence peut offrir, un somptueux patrimoine architectural, riche aussi bien par l’édifice que tout ce qui le compose, du sol au plafond. Les grands noms de l’époque y sont tous représentés, que ce soit par les fresques que par les sculptures ornant la basilique. Mais cela est presque anodin à Florence, tant le patrimoine historique de la ville et la concentration d’œuvres y sont impressionnantes.








Nous terminerons cette journée par une bonne marche jusqu’au Duomo dont nous ferons simplement le tour en ce premier jour, un passage devant le marché San Lorenzo, déjà fermé depuis plusieurs heures, et par des courses pour le dîner au petit supermarché du coin après un court crochet chez Eataly, une chaîne d’épiceries italiennes où nous n’effectuerons alors qu’un repérage.


Jour 2
Nous avions longtemps attendu avant de faire des réservations de visites de peur que notre voyage soit annulé. Cependant, tous les sites officiels des monuments et musées nous incitant à le faire, nous avions fini par céder quelques jours avant le départ. Sur place, nous remarquerons que, finalement, dans ce contexte très particulier, ce n’était si nécessaire que cela.

Pour éviter la foule, que nous imaginions tout de même plus présente, nous avions choisi de commencer nos « vraies » visites par la célèbre Galerie des Offices. C’est un incontournable quand on visite la ville, même si, il faut tout de même avoir un minimum d’intérêt pour les peintures et les statues anciennes. On y retrouve, entre autres, des oeuvres de Titien, Caravage, Michel-Ange, Raphaël ou encore Botticelli avec notamment La naissance de Vénus ou Le printemps. Nous y parcourrons les allées pendant plus de 2h30 avant de finalement nous lasser, la seconde partie de la visite, à l’étage inférieur, étant bien moins fournie, réputée et intéressante que la première. Si vous avez le temps et le budget, il est possible de prendre une petite collation sur la terrasse des Offices avec une belle vue sur la Piazza della Signoria et le Palazzio Vecchio. C’est d’ailleurs sur cette place que nous nous rendrons en fin de visite.














La Piazza della Signoria est elle-même un musée à ciel ouvert de par les nombreuses statues qui se trouvent dans la Loggia dei Lanzi mais aussi grâce à la Fontaine de Neptune et au Palazzo Vecchio qui la surplombe. Une reproduction du David de Michel-Ange trône devant son entrée et la légende dit que ce dernier aurait même gravé le premier graffiti de Florence sur la façade du palais, de dos et sans regarder qui plus est ! Pour pouvoir l’admirer, il faut se décaler sur la droite de l’entrée et poser son regard sur les briques à hauteur d’homme. Une preuve de plus, s’il en fallait, du génie des artistes de l’époque.






Pour réserver votre visite, c’est par là ! Mais attention… Les prix varient entre l’hiver et l’été (12€ contre 20 du 1er mars au 1er novembre). De plus, si vous souhaitez réserver votre jour et horaire de visite, il faudra s’acquitter de 4€ supplémentaires. C’est pourquoi, nous avions fait le choix d’un billet passe-partout de 5 jours, nous permettant également de visiter le Palais Pitti et les jardins de Boboli, dans les 5 jours suivant la visite des Offices. Au final, comme nous l’expliquerons plus tard, nous aurions pu nous abstenir et ne visiter que la Galerie des Offices.
Nous prendrons ensuite la direction du marché couvert de San Lorenzo, ouvert cette fois, avec l’objectif de trouver de quoi nous restaurer. Les étals sont tous plus appétissants les uns que les autres mais ne proposent pas forcément de places assises, et après une matinée de visite, nous avions besoin de nous poser quelques minutes. C’est donc à quelques pas et sur les conseils trouvés dans notre guide, que nous irons chez Focaccine Bondi. L’extérieur ne paie pas de mine mais il ne faut pas s’y fier. Les deux frères proposent des parts de pizza et des focaccie agrémentées de légumes, charcuterie et autres fromages de qualité. Un régal !



Afin d’éviter de garder le nez dans notre guide et pour en apprendre davantage sur la ville, nous avions également réservé une visite guidée du centre de Florence. Notre guide, Raphaël, nous emmènera de la place du Duomo au Palazzo Vecchio en passant par de nombreuses rues qu’il ponctuera d’anecdotes. Ainsi, nous apprendrons que le Duomo a en fait été construit pour concurrencer ceux de Pise et Sienne, et que la ville s’est énormément remise en question grâce à ces rivalités. Il est effectivement plus imposant, mais la visite de ces deux autres nous aura montré que son intérieur reste plutôt fade, mise à part les impressionnantes fresques du Jugement dernier qui recouvrent l’intérieur de la Coupole.
Raphaël nous fera également découvrir les Bucchette del Vino, ces petites portes que l’on trouve sur certains murs et qui permettaient aux marchands de vin de faire passer les bouteilles aux acheteurs qui se déplaçaient à cheval ou en calèche il y a de ça plusieurs siècles. Ironiquement, ces « fenêtres à vin » ont, pour certaines, été remises en service durant la pandémie, pour éviter les contacts. Cependant, la plupart sont inutilisées depuis déjà bien longtemps, et c’est principalement à Florence ou dans les villes toscanes que se sont répandues ces portes miniatures. Nous aurons apprécié apprendre ces petites anecdotes et pouvoir poser nos questions. La situation particulière aura également fait que cette visite, prévue normalement pour un groupe d’une dizaine de personnes, aura finalement été une visite privée rien que pour nous deux, et à un prix plus qu’abordable. Si cela vous intéresse, c’est par ici que ça se passe !






L’heure du goûter étant arrivée, nous nous dirigeons vers une petite ruelle pour trouver le glacier Vivoli, encore une fois conseillé par notre guide. Ayant déjà dégusté de nombreuses glaces en Italie, nous ne pouvons pas dire que ce sont les meilleures que nous ayons mangées, mais le cadre un peu typique et les comptoirs en bois nous auront plu. L’échoppe se trouvant à quelques pas de la basilique Santa-Croce, nous en profiterons pour aller l’admirer de l’extérieur, celle-ci étant fermée le mardi. Nous en avions de toute façon réservé la visite pour le jeudi matin.

Elle, s’il fallait le rappeler, n’est pas très sportive. Cependant, pour vraiment visiter Florence à fond, il faut traverser l’Arno et se mettre en jambes pour monter sur les hauteurs de la ville et pouvoir s’offrir des vues magnifiques. Impossible de compter sur les transports en commun, ils sont inexistants. Nous voilà donc partis, à droite, pour une première ascension, d’une rue au dénivelé important et dont le sommet nous paraît bien loin. Nous arriverons finalement au Forte Di Belvedere. Il surplombe le Palais Pitti et les jardins Bardini, réputés les plus beaux de Florence, que nous tenterons par la suite de visiter en entrant par la Villa Bardini, malheureusement déjà fermée. Cette montée, bien qu’éprouvante, nous permettra d’admirer les principaux monuments de la ville d’en haut et en quelques coups d’oeil.





Non contents de s’être épuisés une première fois, de retour au niveau zéro, nous prendrons cette fois le chemin de gauche, qui nous amènera en bas d’une ribambelle de marches. La récompense au sommet, c’est la Piazzale MichelAngelo, qui selon tous les guides, offre les plus belles vues sur Florence au coucher du soleil. Mais, la situation particulière du tourisme à ce moment-là nous ayant permis de multiplier nos visites plus rapidement que prévu, nous avions décidé de réorganiser quelque peu notre emploi du temps. A cause de cela, nous avons donc fait le choix de « rater » le moment du coucher de soleil, pour nous aventurer encore un peu plus loin jusqu’à la Basilique San Miniato al Monte qui culmine encore plus haut. Cela nous aura permis d’en faire des clichés de plus près mais nous n’aurons malheureusement pas pu y entrer, un office ayant lieu à ce moment-là. Nous redescendrons alors vers la Place Michel-Ange pour prendre quelques clichés avec le soleil à peine effacé. La vue y est très agréable, on ne nous avait pas menti.




Après cette journée harassante, retour à l’appartement pour le dîner, rapide, car il nous restait encore une sortie à faire. La Galerie de l’Académie permet des visites en nocturne en horaires d’été de 19h à 22h. Nous avions donc choisi cette option pour remplir l’une de nos soirées. Nous devons reconnaître que c’est certainement la visite qui nous a le plus déçu. En effet, ce musée n’est réellement intéressant que pour la vraie sculpture du David de MichelAngelo. Elle est bien plus imposante que sa copie présente à l’entrée du Palazzo Vecchio mais mise à part cela, on ne remarque pas de différence et le reste des salles est très passable en comparaison des autres musées.

Pour l’échelle… :

Si toutefois vous souhaitez pouvoir admirer l’original d’une des plus grandes œuvres du maître Buonarroti, c’est par ici ! (12€ l’été et 8€ l’hiver.)
Nous aurons bien mérité une bonne nuit de sommeil après cette longue journée !
Jour 3
Cette troisième journée commence assez tôt avec l’ascension des 463 marches qui mènent au sommet de la Coupole du Duomo, édifiée sur une idée et des plans de Brunelleschi. C’est le choix de cette forme ovoïde sur la base octogonale existante et d’une disposition des briques en « arêtes de poisson » qui ont permis d’ériger cette coupole aux dimensions impressionnantes. La montée des marches mène d’abord à un premier palier qui permet d’admirer de plus près la scène du Jugement Dernier de Giorgio Vasari. Ce sera là notre seule occasion car dû aux circonstances particulières de cette année 2020, il est impossible de passer en-dessous de la coupole lors de la visite de la Cathédrale.



C’est donc près de 500 marches plus tard, que nous atteignons la lanterne qui culmine sur la coupole et sur la ville. Nous ne sommes même pas une dizaine de personnes et la vue est incomparable. Nous y resterons une dizaine de minutes, le temps de faire quelques clichés et d’en faire le tour tranquillement, avant d’être invités à redescendre. Nous atteindrons une nouvelle fois le palier à la base de la coupole avant de retrouver la terre ferme.



Nous irons ensuite et enfin visiter le Duomo en lui-même, et serons effectivement surpris par la différence flagrante de décors entre ses façades et son intérieur. Ses dimensions sont impressionnantes mais ses murs « vides » sont presque décevants. Quelques vitraux les percent pour faire entrer la lumière mais les œuvres d’art que nous sommes habitués à rencontrer dans de tels lieux manquent. Le fait de ne pouvoir accéder au dessous de la coupole ajoutera encore à cette petite déception.


A l’arrière de la Cathédrale, sur la place, se trouve le Musée dell’Opera del Duomo. Celui-ci retrace l’histoire de la construction du monument, de son Campanile et du Baptistère. C’est également là qu’on trouve les portes originales en bronze du Baptistère mais aussi une reconstitution de la façade pour mieux en admirer les détails. Y sont exposés des maquettes, des outils et des machines qui ont aidé à sa construction, et des œuvres d’art des plus grands comme La Pietà aux quatre figures de Michel-Ange, représentant Jésus supporté par sa mère Marie et l’artiste lui-même. Marie-Madeleine, à gauche, sera ajoutée plus tard par l’un de ses apprentis suite à l’abandon de l’œuvre par le maître. Nous n’aurons pas pu la photographier car une restauratrice travaillait dessus au moment de notre visite.





Nous finirons cette visite approfondie des monuments du Duomo par le Baptistère lui-même, qui s’avèrera très sombre et d’un intérêt limité dû à des travaux de rénovation ayant lieu à ce moment-là. Si vous aussi, vous souhaitez monter dans la coupole, visiter le Duomo et/ou son musée, c’est par là pour les billets. A savoir qu’avant la crise sanitaire de cette année, un billet combiné au prix très avantageux existait. Nous n’avons pas pu en profiter et ne pouvons pas pour l’instant vous dire s’il réapparaîtra mais c’est à surveiller en planifiant votre visite. 😉


Avant de changer d’air cet après-midi là, nous traverserons l’Arno pour visiter l’église Santa Maria del Carmine et la Chapelle Brancacci. La célébrité de cette dernière est surtout liée aux innovations picturales de l’artiste Masaccio. Notre sensibilité artistique restant toutefois limitée, nous n’y trouverons pas un intérêt qui compensera les 8€ par personne dépensés, d’autant plus qu’il est possible de l’apercevoir d’un peu plus loin depuis la Basilique sans s’affranchir de cette somme. Un peu frustrant donc.



Nos visites s’étant enchaînées plus rapidement qu’anticipé, nous choisirons de nous rendre à la Basilica di Santo Spirito mais serons rappelés à la réalité par le calendrier, cette dernière étant fermée le mercredi. Il nous faudra reporter sa découverte au lendemain.
Mais s’approcher de ce monument nous aura permis de trouver, non loin de là, une des meilleures pizzas que nous ayons eu l’occasion de manger. Si vous souhaitez vous aussi la tester, rendez-vous chez GustaPizza, Via Maggio 46r. Que vous choisissiez une pizza classique ou une plus élaborée, les produits sont de qualité et les prix très corrects. On recommande !

Suivez la suite de notre séjour toscan ici !
Hé bien, ça devait être chouette de visiter la ville sans la grande foule, et presque l’avoir pour soi tout seul! Pour y être allé en 2017, je me souviens des « embouteillages » de visiteurs à la Galerie des Offices (surtout face à la « Naissance de Vénus »!). Je me souviens aussi qu’il ne faut pas être trop corpulent pour s’immiscer dans les étroites galeries d’accès à la coupole du Duomo!!
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