Dublin – 2018 – Partie 2

Jour 3

Nous débutons cette nouvelle journée à Dublin aux abords de la rivière Liffey, en nous rendant à la Kilmainham Gaol, dans le quartier du même nom. Cette prison, devenue aujourd’hui un musée, a servi de décor pour de nombreux films et sa visite, en compagnie d’un guide au fort accent irlandais, était immanquable pour nous. Il nous aura fallu beaucoup nous concentrer pour comprendre le maximum de choses présentées par notre guide malgré sa bienveillance et son entrain. Cette prison est majoritairement connue pour avoir abrité de nombreux prisonniers politiques et des leaders de la rébellion irlandaise, dont certains y ont même été exécutés. Sa cour intérieure, très photogénique, est impressionnante et les histoires, racontées par notre hôte de la matinée, nous aurons davantage marquées par nos difficultés de compréhension que par leur contenu. La visite n’en fut néanmoins pas gâchée, le bâtiment pouvant se suffire à lui-même.

Après cette visite à l’atmosphère pour le moins pesante, nous nous dirigeons vers la Brasserie Guinness pour en faire la visite, et profiter de notre passage pour y déjeuner. Contrairement à la visite de la distillerie de la veille, Guinness ne propose pas de visite guidée dans le Dublin Pass. C’est donc plutôt une sorte de musée, sur 7 niveaux qui présente l’histoire de la brasserie, de son marketing et les procédés de fabrication sans donner trop de détails, qui nous ouvre ses portes.

Au premier niveau sont présentés les tonneaux et leur importance dans le transport de la célèbre bière brune. Mais avant de la transporter, il faut la produire. Au deuxième niveau, ce sont les sens qui sont mis en éveil. Les arômes et goûts clés de la Guinness y sont présentés avant, pour les plus patients, de proposer une expérience dans la Velvet Room afin d’apprendre aux visiteurs comment la déguster, pour en apprécier toutes les subtilités, dans de mini-verres de la marque. Le troisième étage est, quant à lui, consacré à la publicité et à toutes les campagnes, plus ou moins connues, qui ont participé à sa renommée mondiale. En ce qui nous concerne, nous ne nous sommes pas attardés au quatrième niveau : l’Académie Guinness qui permet de se servir sa propre pinte grâce aux conseils avisés des serveurs. La faim nous tiraillant, nous préférerons nous rendre au cinquième étage pour nous restaurer au Arthur’s Bar. Des plats traditionnels y sont proposés et certains même agrémentés de Guinness comme exhausteur de goût. C’est à ce moment également qu’Il, choisira de profiter de la pinte incluse dans le billet d’entrée. La visite se termine par un passage au septième étage, où se trouve le Gravity Bar, bien plus chargé que la salle où nous avons mangé. Ce niveau offre une vue panoramique à 360° sur la ville et la possibilité de boire un verre en l’admirant. Avant de quitter la Brasserie, nous passerons par la boutique de souvenirs et devant le bail de location de 9000 ans (rien que ça !) signé par Arthur Guinness en 1759 !

Si la visite n’est pas commentée, l’ambiance « Charlie et la chocolaterie » du lieu est cette fois-ci bien plus présente que chez Jameson. Bien évidemment, on y fait l’apologie de la marque, mais au moins le bâtiment semble vivant, et pas juste un musée où l’on y fait la promotion du produit. Cette visite nous a davantage convaincu par rapport à celle de la distillerie, mais dans l’ensemble les deux sont correctes, même si celle-ci est plus marquante à notre sens.

Pour la suite de l’après-midi, c’est une visite un peu plus insolite qui nous attend. Et, pour être honnêtes, si nous n’avions pas eu le Dublin Pass, nous ne l’aurions peut-être pas faite. C’est donc la direction de Malahide Castle, à 15 kilomètres au Nord de Dublin, que nous prenons, et arrivons alors dans un environnement plus campagne que ville. Ce château, d’abord édifié au Moyen-Âge puis complété par des tours au XVIIIe siècle, est ouvert au public depuis une quarantaine d’années, après que la dernière propriétaire l’ait cédé au gouvernement irlandais, pour régler ses droits de succession. Il est entouré d’immenses jardins dont la traversée semble interminable, lorsque l’on n’arrive pas du bon côté. La visite guidée de 45 minutes nous fait parcourir les différentes pièces du château en nous racontant l’histoire de la famille Talbot qui le possédait. Rien de bien grandiose mais cela a permis de s’éloigner un peu du centre. Dublin n’étant pas la ville qui offre le plus de monuments et d’attractions à visiter en son centre, il peut donc être assez sympathique de faire ce genre de visites décalées quand on y passe plusieurs jours. C’est aussi l’occasion de découvrir une petite bourgade excentrée et presque un avant-goût de l’Irlande que nous aurons à cœur de découvrir prochainement.

En quittant le château, nous rejoignons la gare de Malahide pour retrouver le centre de Dublin. Mais, étant fatigués par les longues marches des derniers jours, nous choisirons de reprendre un DART (métro de Dublin), qui assurait la liaison de Dublin à Greystones en longeant les côtes de la mer d’Irlande. Cette partie du voyage en train semblait presque hors du temps. Nous étions fatigués, juste concentrés sur le littoral qui défilait. Les paysages s’offrant à nous évoluaient au gré de la nuit tombante ainsi que de la météo changeante, pour nous offrir de magnifiques panoramas, presque irréels à certains moments. Au bout de quelques dizaines de minutes, un phénomène « étrange » s’est produit. Alors que nous commencions à voir des flocons tourbillonner autour de nous, la passagère qui nous faisait face semblait ahurie de ce spectacle, nous répétant sans cesse « It’s snowing ! It’s snowing! ». Cette réaction nous a surpris mais nous ne savions pas encore à quel point nous aurions dû l’être !

Finalement de retour à Dublin en pleine nuit, malgré l’horaire pas si avancé, nous nous sommes rendus devant le célèbre Temple Bar même si, épuisés comme nous l’étions et peu fêtards comme nous le sommes toujours, nous avons préféré ne pas y entrer et profiter d’une soirée plus calme. Nous aurons pu également admirer à proximité du Ha’Penny Bridge, pont datant de 1816, édifié en fonte, et qui rejoint les deux rives de la Liffey River.

Jour 4

Quelle journée ! Certainement l’une des pires journées catastrophes que nous ayons eu dans tous nos voyages. Mais elle a l’avantage de nous rappeler de nombreux souvenirs. On s’en souvient encore aujourd’hui presque comme si c’était hier.

Vous vous souvenez de la surprise de la dame voyant la neige pendant la journée d’hier? Et pour cause ! Dublin est une ville côtière, qui ne connait pas la neige, et ne sait pas y faire face. Tout a commencé au petit matin, alors que l’on trouvait qu’il faisait assez froid et clair dans notre chambre. Quand nous avons ouvert les rideaux, nous nous sommes rendus compte que la rue avait revêtu son manteau d’hiver. En sortant de notre hôtel, en ce dernier jour, nous avons été surpris par l’état des routes. Le déneigement là-bas, ils ne connaissent pas et le sel non plus ! Ils n’ont ni le matériel ni les compétences adéquates pour gérer un phénomène qui s’est avéré d’une grande ampleur. Car pendant la nuit, ce ne sont pas de petits flocons qui sont tombés mais plusieurs centimètres de neige et d’autres à venir, et qui s’apprêtaient à paralyser la ville.

La progression jusqu’à l’arrêt de bus fut compliquée, mais ce n’était que le début. Nous cherchions à trouver une station de DART, afin de nous rendre au Aviva Stadium, pour en faire la visite comprise dans notre Pass. Après la neige, deuxième complication, trouver l’entrée du stade, et ce, si possible sans glisser sur les plaques de verglas de la taille de la chaussée. Nous avons d’ailleurs failli nous faire faucher par une voiture dont le conducteur en perdait le contrôle à une intersection. Après avoir, enfin, trouvé l’entrée du Stade, nous nous sommes finalement fait refouler par une employée, car suite aux événements climatiques, le stade avait été fermé. Nous aurions au moins apprécié qu’elle vienne jusqu’à la porte pour nous l’expliquer, plutôt que de juste nous balayer d’un geste de la main, alors que nous étions glacés par les rafales le long du stade. Nous étions à ce moment-là, en pleine tempête de neige, nous demandant ce que nous allions faire. Encore une fois, c’est une des activités de notre Pass qui aura occupée la fin de notre matinée.

Nous choisirons alors d’aller nous détendre en faisant un mini-golf au Rainforest Adventure Golf. Surprise encore une fois… nous y sommes seuls et le gérant nous informe qu’il fermera après notre partie, espérant presque que l’on finisse vite, étant dépassé par l’ampleur des évènements. Il nous indique également que si nous souhaitons nous rendre à l’aéroport, nous ferions bien de prévoir notre coup car tout est en train de s’arrêter progressivement dans la ville : les musées, les monuments, les commerces, les taxis…

Pour éviter toute déconvenue, nous reprenons le chemin du centre-ville, et choisissons d’y trouver notre prochaine visite. Il y a encore une distillerie de whisky, la Teeling Distillery, que nous hésitions à visiter. Comme nous avions encore du temps, et que la météo semblait se calmer un peu, nous pensions pouvoir encore profiter au maximum de notre Pass. Malheureusement, nous avons trouvé porte close, comme partout ailleurs à partir de ce moment-là. Tout cela en continuant à éviter de glisser sur les trottoirs et en essayant de profiter de la ville étrangement enneigée.

Prochaine mission pour nous, objectif plus basique, trouver à manger avant de prendre la direction de l’aéroport. Nous finirons par trouver le Dollard&Co Food Hall qui est une épicerie proposant des produits de différents horizons culinaires, ainsi qu’un genre de cafétéria améliorée, où nous aurons pu apprécier un bon repas. Juste à côté, nous irons faire un tour dans le Jarvis Shopping Center avant de commencer à vraiment nous inquiéter de pouvoir rejoindre l’aéroport. Nous choisirons alors de nous diriger vers l’arrêt de bus pour prendre la navette qui doit nous y emmener. Les conditions météos n’arrangeant rien, les transports ne semblaient pas être à l’heure et notre inquiétude commençait à grandir.

Nouvelle déconvenue en arrivant à l’aéroport, 75% des vols étaient déjà annulés, et une file de dizaines de mètres de passagers attendait d’un côté, en espérant des informations, tandis qu’à un autre endroit les gens commençaient à perdre patience et prenaient d’assaut le personnel de l’aéroport. Nous avons alors décidé de nous séparer, pour avoir un maximum d’informations. Notre vol, quant à lui, semblait faire partie des 7 ou 8 sur 70 toujours maintenus ce jour-là. Après avoir pris toutes les données possibles, nous avons choisi de passer la sécurité, et de croiser les doigts pour que notre vol puisse encore décoller. Il faut dire que nous n’avons jamais été aussi contents de notre compagnie habituelle, Luxair. Tous les vols low-costs avaient été annulés, et les passagers erraient dans le hall en attente de solutions.

Notre vol, bien que retardé de plusieurs heures, est resté programmé. Pendant tout ce temps, nous apercevions le manège des camions et tracteurs parcourant sans arrêt la piste d’atterrissage pour dégager la neige. Nous pouvions voir, tous les quarts d’heure, un avion réussir à se poser, puis attendre de longues minutes avant de libérer ses passagers. C’est finalement vers 22h que nous avons pu monter dans le nôtre, posé de longues minutes auparavant. Une fois à bord, nous avons encore dû attendre au moins une heure sur le tarmac, que le camion de dégivrage fasse le plein, pour pouvoir pulvériser son produit sur notre appareil, afin que l’on puisse enfin décoller. Pendant le vol, les hôtesses se sont assurés que tout le monde aurait un moyen de rejoindre sa voiture. Nous, comme à notre habitude, étions garés sur le parking Economy, relié à l’aéroport de Luxembourg par une navette gratuite, ne circulant plus de minuit à 4h. Pour notre plus grande surprise, bien qu’arrivés sur le tarmac aux alentours de 2h du matin, la navette nous attendait pour nous ramener au parking, rien que tous les deux. Bravo Luxair et Merci d’avoir un peu sauvé ce dernier jour apocalyptique à Dublin…!

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